Un parchemin orné d'une écriture élégante rapporte ...
Oniromantys ne s'entretient pas avec les péons qu'il rencontre dans Orgrimmar ou dans les autres capitales : si l'on en croit sa gravité et l'élévation de sa voix, il les reçoit, leur donne audience, les congédie ; il a des termes tout à la fois polis et hautains, une grandiloquence qu'il emploie sans discernement ; il a une fausse grandeur qui l'abaisse, et qui embarrasse fort ceux qui sont de son clan.
Oniromantys est plein de lui-même, ne se perd pas de vue, ne sort point de l'idée de sa grandeur, de sa puissance, de sa gloire ; il ramasse, pour ainsi dire, toutes ses pièces d'armure, s'en enveloppe pour se faire valoir ; il dit : " ma connaissance démonique ", " Mon lien spirituel ", " Mon gangregarde " (même s'il n'en a encore asservi aucun) ; il les étale ou il les cache par ostentation. Oniromantys en un mot veut être un grand démoniste, il croit l'être, il ne l'est pas, il est d'après un grand.
Si quelquefois il sourit à un démoniste du dernier rang, à un prêtre sans le moindre supplément d'esprit, il choisit si bien le moment qu'il n'est jamais pris sur le fait : la rougeur (celle de son sang) lui monterait au visage s'il était malheureusement surpris dans la moindre familiarité avec quelqu'un de la Horde qui n'est ni grand seigneur de guerre, ni vétu d'une armure épique, ni ami du prince Kael'Thas, ni son allié, ni son domestique ...
C'est pour ça qu'il ne fut point surpris de trouver cette pierre, si somptueuse qu'il estima qu'elle lui allait parfaitement. Et lorsque qu'il entendit la voix lui susurrer les flatteries auxquelles il était si sensible, il consentit à la laisser le diriger, sans protester, ravi ...
La Pâlerette, décrivant les gens de son temps.